Le contrepoint didactique est un terme lancé par Adorno et Eisler dans leur ouvrage Musique de cinéma. Ce procédé diffère du contrepoint dramaturgique en cela même qu’il vise plus à amener un sens critique qu’à produire une accentuation de l’impact émotionnel. Un exemple intéressant est notable dans le film IXE de Lionel Soukaz (1983). En effet, le visuel propose une alternance de scènes sans logique. Une série ininterrompue de flashes de scènes religieuses, pornographiques, et politiques qui impose une perversité débridée, dépourvue de limites. À cela, les musiques populaires viennent endurcir la violence des images. Le contrepoint se fait donc en nature et en signification. En nature puisque la contradiction se fait sur le montage alterné de scènes fondamentalement opposées (des relations homosexuelles côtoient des scènes de politiques ou de religion) et sur l’ajout de la musique populaire. Ce procédé s’inscrit comme étant un cas de contrepoint-contradiction double bien que la dimension critique soit ici plus marquée. Le contrepoint, lui, permet de dénoncer les agressions de l’actualité, et de manifester une certaine révolte face à la société de l’époque. L’opposition de la culture est également à noter, car l’application de la musique populaire sur des images politiques et religieuses sert à dénoncer les inégalités sociales inscrites également dans le rejet de l’homosexualité. Les sujets tabous sont clairement exposés, et ce, de manière brutale. Pour finir, le contrepoint didactique amène à « lire » les images pour tendre vers une interprétation aboutie de ces dernières. Nous le retrouvons souvent dans les documentaires, mais sa présence est limitée dans le cinéma de fiction.